Si tu me touches avec tes pattes de bipèdes pathétique, je cris

La vie au dôme, c'était franchement ennuyant. Il n'y avait rien à faire, le temps était long. On pouvait bien discuter avec les autres sirènes, avec les tritons même, mais lorsqu'on ne s'entendait avec aucune de ces créatures, le social était loin d'être une source de divertissement. Certaines sirènes s'amusaient avec les visiteurs du dôme. Elles leur envoyaient la main, leur mimait des trucs, toutes sortes de choses. Dylan aussi leur mimait des trucs. Mais pas des trucs aussi innocent que les autres faisaient. Dès son arrivée, la sirène avait prise une décision quant à son attitude à adopter face à son nouveau statut d'attraction touristique. Elle allait rendre la vie impossible à tous. Aux soigneurs, aux gardes, aux sirènes, aux tritons, aux visiteurs, enfants ou adultes, de toutes les manières possible. Ainsi, elle choquait les plus jeunes et les plus vieux, en faisant rire les adolescents, mais une majorité n'aimait pas cela, ce qui était bien.

Dylan envoyait balader toutes les créatures marines qui tentaient de lui parler. Ainsi, elle était toujours seule et avait amplement le temps de donner une mauvaise réputation au dôme. Par contre, ce dont elle ne s'attendait pas, c'était qu'il y ait des sirènes et des tritons qui aimaient être dans cet endroit et qui, comble de l'idiotie, le défendait. C'était arrivé plusieurs fois qu'elle avait eut des altercations avec d'autres habitants du dôme à ce sujet. Tout comme ce jour-là. À peine était-elle réveillé qu'elle s'ennuyait déjà. Il y avait très peu de visiteurs si tôt le matin, mais la cible parfait venait d’apparaître. Une petite vieille qui semblait bien à cheval sur les conventions et les bonnes manières. Son chignon n'aurait pas pu être plus impeccable. Sans doute aurait-elle du avoir un peu plus de respect pour les aînés, mais ce n'était pas le cas. Dylan s'était approché de la parois au niveau de cette dame. Au début, elle était toute souriante, elle faisait les yeux doux, tout pour attirer l'attention. Quand elle fût certaine que cette dame la regardait avec un grand sourire, la sirène étira ses bras pour, en un geste rapide, retirer le vêtement qui lui cachait la poitrine. Elle écrasa alors ses seins nus contre la vitre, sous le regard scandalisé de la mémé qui déguerpissait en vitesse.

Le regard de cette dame était à mourir de rire. Il n'en manquait que très peu pour que Dylan n'éclate de rire. Plutôt, elle avait un grand sourire amusé et triomphant au visage pendant qu'elle remettait son vêtement. La journée commençait plutôt bien, mais les choses allaient se corser. Alors qu'elle se retournait, elle tomba face à face avec un triton particulièrement en colère. Ce dernier ne se gêna pas pour l'insulter sauvagement. Il lui donna tous les noms de la mer et encore d'autres bien moins courants. Évidemment, la sirène ne pouvait pas rester ainsi sans réagir. Elle se mit à insulter le triton également. Elle n'avait pas peur de lui. Il n'était pas très musclés. La dispute verbale dura quelques temps. Assez longtemps pour alarmer une grande partie des habitants du dôme. Elle dura même si longtemps qu'ils en vinrent au coup. Dylan n'avait aucun mal à frapper un triton, ni même un sirène. Elle était coriace et bagarreuse. Ce dont elle n'avait pas prévu, c'était que le triton se donnerait à cœur joie dans cette bagarre. Autour d'eux, des petits filets rougeâtres commençait à se dissoudre dans l'eau. Des gardes finirent par les séparer, mais ils étaient arrivés bien tard. L'un comme l'autre était plutôt amoché.

L'intervention des gardes étaient encore plus désagréable que la bataille. Déjà, ils avaient du les séparer de force, ce qui n'avait pas été très doux, et en plus, ils la sortirent du bassin. C'était un expérience vraiment inconfortable. À chaque fois qu'elle était sortie de l'eau, Dylan avait ressentit la même chose. Elle avait l'impression de se dessécher. Elle savait bien qu'elle ne mourrait pas d'être à l'extérieur pendant quelques minutes, mais elle détestait cela. Par chance, on ne la laissa hors de l'eau que très peu de temps. On la déplaça dans un petit bassin isolé. La sirène n'y était jamais été, mais elle se doutait bien que l’utiliser de cet endroit. Après tous, elle était blessée. Elle avait la joue enflée, la pommette fendue, quelques écailles de sa queue avaient été arrachés. Elle avait mal. Si mal que son premier réflexe fût de laisser tomber au fond du petit bassin, le plus loin possible de la surface. Elle voulait retourner dans l'autre bassin. Elle n'aimait pas être ici. Il n'y avait pas assez d'eau. Le sang qui fuyait de ses blessures altérait la pureté de l'eau. Elle devait sortir de là.

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