Personnages concernés ♆Rubi Joaquin Montgomery et Néliena E. d'Ino
Quand se situe votre rp ♆ le 11 août 2013
A quel moment ♆ Au crépuscule puis la nuuuit **
La météo ♆ Le ciel est dégagé, les premières étoiles commencent à apparaître et l'air est doux.
Fouteur de trouble ♆ Nope, seuls à deux on est bien *out*
Précisions ♆ Ça va être tout cute tout plein

Quelques nuages cotonneux avaient déchiré le bleu monochrome du ciel aujourd’hui, mais aucune goutte d’eau n’était tombée ; ils procuraient ainsi de l’ombre rafraîchissante et de ce fait, un bon nombre de touristes se sont attardés dans le parc. Généralement, le nombre de visiteurs commence à décliner en soirée et l’atmosphère se faisait plus calme, mais, comme dit, aujourd’hui était une exception. De bonne humeur et beaucoup plus détendue qu’à l’accoutumée, j’avais osé montrer le bout de ma nageoire à certains et leur lançait un sourire timide. Je ne suis pas habituée à me donner ainsi en spectacle et je ne sais pas si un jour, j’acquerrais l’aisance qu’ont certaines sirènes comme Saheena à saluer tout sourire les enfants à longueur de journée ou à nager avec des humains. Je ne pense pas être pudique, plutôt réservée. En tout cas, j’avais regagné les profondeurs de la lagune bien avant la fermeture, prétextant une envie de me reposer. Ce n’était pas tout à fait une excuse puisque je me suis effectivement allongée sur mon coquillage pour piquer un petit somme, mais depuis la fin de l’après-midi, une graine d’impatience avait germé en moi. Allongée sur mon matelas d’algues, je clignai plusieurs fois des paupières avant de les ouvrir pour de bon. J’avais eu un peu de mal à m’endormir, mais, au final, cette sieste m’avait revigorée. Je me relevais lentement et m’étirais les bras en poussant un long soupir puis commençais à animer ma nageoire quelque peu engourdie. M’appuyant sur mes mains, je me propulsais hors de mon lit en direction d’une petite commode faite de roc au-dessus de laquelle se trouvait une fenêtre. D’un geste sec, je secouai le bocal contenant une algue phosphorescente pour rendre son éclat plus vif et lumineux. Et c’est là que j’ai remarqué que quelqu’un m’observait, juste derrière la fenêtre. Les cheveux roux en batailles qui partaient dans tous les sens dans l’eau, une mine affreusement pâle et une expression déconcertée sur le visage. C’est également à ce moment que j’ai compris que c’était mon reflet dans un miroir et non un intrus devant ma vitre. J’écarquillai soudainement les yeux et poussais un fervent « Nom d’un phytoplancton ! » Je suis tout sauf présentable. La panique commençait à monter doucement en moi : quelle heure était-il ? à quelle heure déjà avais-je rendez-vous ? aurais-je le temps d’arranger ma coiffure ? et si quelqu’un débarque maintenant dans mon coquillage et me voit avec cette tête de zombie des mers ? ah, la poisse ! Je tournais sur moi-même à la recherche d’un peigne et me jetais littéralement dessus avant de débuter une série de va-et-vient dans cette tignasse de feu. C’est pas simple de vouloir bien se coiffer en sachant que je vivais sous l’eau mais je parvins tout de même à les démêler. De retour près de la commode, j’ouvris une petite boîte en corail et en retirais délicatement la broche en forme d’hippocampe qu’on m’avait offerte. Que Rubi m’avait offerte. C’était d’ailleurs avec lui que j’avais rendez-vous, enfin, ce n’était pas un rendez-vous-rendez-vous, juste, ahem, une soirée entre amis. Oui, c’est ça, une simple soirée. Tranquille. Sur le bord de la plage. Avec le remous des vagues. Le ciel étoilé. J’essayais de convaincre qui là ? Allez, ressaisis-toi ma fille. Ce n’est que Rubi, ton soigneur, qui s’est gentiment proposé pour t’accompagner admirer les étoiles, rien de plus. Il a juste prit ta solitude en pitié, c’est tout. Voilà, c’est pour te faire plaisir. Il n’y a aucun sous-entendu. Et tu brosses juste tes cheveux histoire de ne pas lui faire peur en pointant la tête hors de l’eau. Tu te mets dans un état si ridicule pour rien, j’suis sûre que t’as dû mal digéré les salicornes aujourd’hui, oui c’est ça, le stress vient d’une petite indigestion bénigne. Pendant que mon esprit était en plein conflit argumentatif contre lui-même, je rectifiais la « décoration » d’une de mes griffes nacrées puis me tapotais légèrement les joues pour les revitaliser. Mes branchies se détendaient et se contractaient avec vigueur et je fermais les yeux pour me détendre. Il était temps de remonter à la surface sans quoi j’allais encore finir en retard. Aussitôt dit, aussitôt fait, j’ondulais de la nageoire paisiblement jusqu’à parvenir à la plage privée. Le Soleil venait tout juste de se coucher et l’étendue de sable blanc était entièrement déserte. Et par entièrement, je sous-entends qu’il n’y avait encore nulle trace de Rubi. Pas de quoi s’inquiéter, il allait bien finir par arriver, peut-être que j’étais un peu en avance d’ailleurs, c’est vrai que ma nage était un peu plus rapide sur les derniers mètres. Avec toute la force dont je pouvais faire preuve, je m’extirpais de l’eau vint me poser sur le sable, tous près du reflux des vagues. J’inspirais lentement par le nez afin de faciliter la transition des branchies à la respiration orale et bientôt, je retrouvais un souffle régulier. Je passais la main dans les cheveux et tentais de leur donner un volume quelconque, mais n’y parvenant pas, je décidais tout simplement de rabattre ma masse capillaire d’un côté de tête, dégageant ainsi l’autre. Accoudée, je profitais de la vue du crépuscule et du calme régnant dans l’atmosphère lorsque de légers bruits de pas vinrent briser le silence de la nuit. Je me tournais à moitié et souriais à l’intrus qui n’était autre que Rubi. « J’ai failli attendre. » Mensonge, mais, étrangement, le taquiner me détendait et je m’empressais d’ajouter avec un large sourire « Bonsoir au passage ! »