Nous attendons un minimum de 25 lignes pour votre histoire. Attention à votre orthographe, pensez à parler de chaque étape de sa vie.Je ne me souviens pas de ma mère. Ni de ma vie dans l'océan. Car c'est là-bas que je suis née. Dans l'océan Atlantique. J'avais environ quatre ans lorsque j'ai été capturée. Je ne garde que quelques flash de la scène. Un poisson coloré, que j'avais suivi, inconsciente du danger. L'ombre du bateau qui s'abattit sur moi. La curiosité. Puis la peur lorsque je compris ce qui était en train de se passer. L'attente lors de mon voyage jusqu'au laboratoire de Montgomery. La curiosité ordinaire lors de la découverte de mon nouvel environnement ainsi que mon premier contact avec des humains. Puis le manque. J'étais jeune et totalement perdue, à l'époque. Ma famille me manquait. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Enfin, plus vraiment. Disons que je me pose le moins de questions possible sur eux. Inutile de remuer le couteau dans la plaie, n'est-ce pas ?
Marius s'était laissé capturer deux mois avant l'arrivée d'Isya. Il avait entendu parler de cet humain qui enlevait des sirènes par delà le monde, afin de mener des expériences sordides sur ses captives dans le but de découvrir chacun des secrets du peuple des mers. Alors, il avait prit une décision. Se laisser attraper et découvrir la vérité. Et si jamais ces histoires étaient vraies, il trouverait bien un moyen de tuer ce monstre. Il fut soulagé de découvrir qu'il ne s'agissait que de rumeurs. Montgomery prenait soin de ses sirènes. Il n'avait que cette curiosité scientifique et cet amour infini pour l'océan. Étant lui-même une sorte de scientifique dans son monde, Marius se prit d'affection pour cet humain. Ou plutôt, disons qu'il accepta de ne pas le tuer. Du moins, pas tout de suite. Après tout, si Montgomery se permettait d'étudier les sirènes, alors les sirènes pouvaient se permettre d'étudier les humains, non ? Il fut le seul triton a accepter de coopérer, les autres préférant se taire. Et puis, arriva Isya. Elle s'accrocha immédiatement à lui, sans même lui avoir jamais adressé la parole. Il suffit d'un seul regard et elle l'adopta. Il tenta bien évidemment de se débarrasser de cette enfant (après tout, il n'en avait jamais eut et n'avait jamais eut l'intention d'en avoir) mais il ne put se résoudre à lâchement abandonner cette petite sirène perdue et effrayée. Il l’éleva donc comme il le put, avec l'aide de sirènes qui s'étaient prises également d'affection pour la petite. Aujourd'hui, Isya le considère comme son père et lui voue une fidélité à toute épreuve. Toutefois, il considère d'un très mauvais œil le fait que la jeune sirène s'intéresse d'aussi près au monde des humains. Il sait que certains membres de son espèce ont parfois un désir si fort de rejoindre la terre ferme qu'ils renoncent à la vie sous la mer. Il craint qu'Isya ne fasse un jour partie de ces individus, il craint de la perdre définitivement même si cela est probable tant qu'elle reste sous le dôme.
« Vous êtes nouveau, n'est-ce pas ? » Alec se tourna vers la voix. Elle était là, à quelques mètres du rivage artificiel, faisant tranquillement du sur-place. D'ici, il pouvait apercevoir son doux sourire. Il hocha la tête et s'approcha de l'eau, gardant toutefois ses distances.
« Alors, bienvenue parmi nous ! » Il la remercia d'un sourire timide, jusqu'à ce qu'elle s'approche. Il recula précipitamment tandis qu'elle glissait sur le sable.
« Je m'appelle Isya. » Sa queue de poisson battait joyeusement l'air. Elle tapota gentiment le sable à côté d'elle, l'invitant ainsi à s’asseoir à ses côtés. Il hésita puis, voyant qu'elle commençait à plisser les yeux dans un signe d'énervement, il s'empressa d'obéir. Ne jamais contrarier une sirène. Elle s'allongea sur le dos, observant le ciel étoilé.
« Comment est-ce que c'est, dehors ? » Il la dévisagea un instant, admirant ce beau visage et cette chevelure blonde qui brillait doucement à la lueur de la lune.
« Dangereux. Et pas toujours amusant. Vous n'aimeriez pas. » Elle tourna la tête vers lui, amusée.
« Ah non ? Vous ne me connaissez même pas. » Il détourna le regard, les yeux plongés dans l'eau.
« Vous êtes une sirène. Vous auriez beaucoup de mal à vous passer de l'océan. » « Je n'ai jamais connu l'océan. » Le ton de sa voix avait changé. Il la regarda à nouveau, découvrit une certaine mélancolie peinte sur le visage d'Isya.
« Enfin, pas vraiment. J'avais quatre ans, lorsque j'ai été capturée. Je ne me souviens pas réellement de l'océan. » Elle éclata de rire.
« Mais on s'amuse bien ici, vous verrez ! Vous serez bien accueillis – enfin plus ou moins, tenez-vous éloignés d'Alicia, elle n'est pas très docile. » Elle lui adressa un clin d’œil moqueur.
« Isya ! » Elle se redressa.
« Je dois y aller. Il n'aime pas trop lorsque je suis sur la plage... » Elle se dirigea vers l'eau et s'y introduisit avec grâce. Elle s'arrêta un instant, lui lança un regard interrogateur.
« J'espère vous revoir bientôt... » « Alec. Je m'appelle Alec... » « Alors, à bientôt Alec ! » Elle disparut dans la noirceur de ce faux océan. Il passa une main dans ses cheveux en soupirant. Il ne pouvait se permettre de sympathiser avec les sirènes et tritons du dôme. Il ne pouvait se permettre la tentation de l'eau. Il devait garder ses distances. Mais Isya était têtue. Elle lâchait rarement l'affaire...
Il se déplaçait lentement sur la lagune, vérifiant que tous les touristes étaient bien partis. Le parc avait fermé ses portes quelques minutes plus tôt et les sirènes en profitaient alors pour retourner un peu dans les profondeurs. L'océan artificiel qui s'étendait devant lui derrière la vitre épaisse était désormais vide de sirènes. Il posa une main contre la vitre froide. Pour le moment, il résistait à la tentation de se jeter à l'eau, tête la première. Il savait ce qu'il lui arriverait s'il faiblissait. Et il n'avait pas l'intention de mourir maintenant. Mais parfois... Oui, parfois il aurait voulu tout abandonner. Un mouvement furtif attira son attention. Bientôt, Isya se trouvait face à lui, toute souriante. Il sursauta légèrement. Elle posa sa main contre celle du jeune homme et lui adressa un regard étrange. Puis, elle lui indiqua l'escalier d'un signe de tête. Elle l'invitait à se rendre sur la plage. C'était devenu une sorte de rituel. Lorsqu'il travaillait de nuit, ils observaient les étoiles ensemble, pendant quelques minutes – la limite maximum qui permettait à Isya de rester hors de l'eau. Ils discutaient alors de tout et de rien. Il lui décrivait la vie hors du parc et lui racontait les dernières nouvelles de l'aquarium. Il était son seul lien avec le monde réel, le monde extérieur. Ici, elle savait qu'elle ne menait pas une vie de sirène. Aucune menace, rien qui ne puisse les pousser à lutter pour vivre. Pourtant, elle ne se sentait pas prisonnière. Comment pourrait-elle aimer une vie qu'elle n'avait – presque – pas connue ? Elle n'était pas maltraitée ici, bien au contraire. Mais elle aurait aimé pouvoir aller et venir, entre l'océan et le parc. Histoire de découvrir un peu de paysage, de découvrir un peu le monde. Et peut-être retrouver sa famille perdue.